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Marco Mendoza Chambre-portefeuille
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Propriété de Patrick Fourneret. Photo(s) de PF et texte de PF. Dernière modification le 2018-10-23 par Michel Rochevalier.

Fabriqué ou assemblé en France de (Circa) 1890 à (Antérieur à) 1898.
Rareté en France : Peu courant (dans les vide-greniers non spécialisés)
N° inventaire : 7239

Fiche technique complète

Chronologie des appareils Marco Mendoza 

La Chambre "Portefeuille"

Le brevet 183.160 du 28/04/1887 déposé par Léandre Mendoza, dit Marco, évoque une "chambre noire photographique dite Portefeuille pour faire des photographies instantanées à la main" caractérisée par un "système de chariot à rainures, plaque en équerre, bouton de serrage et obturateur circulaire pneumatique."

Le schéma montre le principe du serrage. On aperçoit la poignée qui venait se placer sous la chambre (ou sur le côté), comme le montre le catalogue. Il n'y a pas toutefois de croquis d'obturateur, dont le principe repose sur un ressort muni d'une pointe qui traverse (et immobilise) le disque rotatif. Une pression sur la poire gonfle, à l'intérieur de l'obturateur, une poire plus petite, qui soulève le ressort, libère la pointe et donc le disque qui peut entrer en rotation.

Comme toutes les chambres Marco Mendoza celle-ci, en noyer verni et ferrures nickelées, est de construction soignée. Outre la plaquette en laiton qui l'identifie clairement en façade, le nom Marco Mendoza est profondément estampé dans la partie supérieure du bois de la queue lorsque la chambre est fermée.

Elle porte deux numéros distincts estampés eux aussi : 1207 sur la queue et 84 répété en partie inférieure sur le corps avant et sur la coulisse qui bloque la chambre en position ouverte.

Son faible encombrement une fois repliée et son format 9 x 12 la classent dans le type dit "portefeuille" selon les catalogues du constructeur. Ces "chambres-portefeuille instantanées" existaient en deux formats, 6,5 x 9 et 9 x 12, et en plusieurs finitions, noyer ou acajou verni, soufflet en toile ou en peau. A la demande, le constructeur pouvait fournir un modèle en ébène avec ferrures dorées au feu ! Au catalogue 1890-1891, les prix peuvent ainsi varier de 65 à 180 Frs. Toutefois et d'après le seul catalogue connu de 1891, les chambres-portefeuille ne disposent pas de planchette amovible porte-objectif et sont livrées avec un objectif qui permet une netteté de 5 m à l'infini. La 9 x 12 par exemple pouvait être livrée avec un "obturateur circulaire pneumatique nickelé" et un objectif de 160 mm de focale. 

Curieusement, l'objectif qui l'équipe, un Jules Reygondaud de 230 mm, ne correspond pas à celui habituellement utilisé pour ce format. Toutefois, deux repères gravés dans le bois de la queue et peints en rouge, correspondent à l'emplacement exact d'un châssis en place avec mise au point sur l'infini. Il ne fait par ailleurs guère de doute que cet objectif à vannes -absentes ici malheureusement- date de l'époque de la chambre.

Après avoir adapté un objectif d'époque de 135 mm, il s'avère qu'un second repère intermédiaire, simplement gravé et non peint, correspond à une mise au point sur l'infini pour cette focale. Peut-être s'agit-il donc d'une évolution de la chambre-portefeuille initiale, prévue pour utiliser ces deux focales.

A en juger par le catalogue cité plus haut, la chambre-portefeuille pouvait être équipée d'un viseur externe (deux griffes l'attestent), d'une poignée latérale ou d'un manche-poignée. Munie d'un objectif rapide "Plani-Achromatique" très lumineux, d'un obturateur allant de la pose au 1/200, elle permettait, selon le constructeur, d'opérer en toutes circonstances, "à la main, en chemin de fer, sur un omnibus en marche, etc."

Sur le modèle présenté ces accessoires sont absents, de même que le dépoli. Un châssis double en bois noirci de belle qualité, de type-mi-rideaux, numéroté 5 et 6, a heureusement été rescapé.

Il s'agit donc ici d'une variante de chambre "Portefeuille" dont il a dû exister plusieurs modèles. Bizarrement, si le type est présent dans le catalogue de 1890-91, c'est seulement au 1er trimestre 1893 que Marco Mendoza dépose la marque "Le portefeuille" pour une durée de 15 ans. Il n'est pas impossible que l'exemplaire présenté ici ait été distribué par Vavasseur, successeur de Mendoza, postérieurement à 1898. 

Une illustration complémentaire montre cette chambre dans sa version "restaurée" montée avec un objectif de 135 mm, son châssis, une poignée amovible latérale et des vannes de diaphragme.

Marco Mendoza Chambre-portefeuille
Avec son objectif d'origine Jules Reygondaud


Marco Mendoza Chambre-portefeuille

Marco Mendoza Chambre-portefeuille
Ensemble restauré avec deux objectifs, diaphragmes à vannes, poignée et châssis
Marco Mendoza Chambre-portefeuille
brevet 183.160 à l'INPI
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Léandro Benigno Carlos Mendozadit Marco

Né à Madrid, c'est sous la dénomination de Léandre Mendoza, dit Marco qu'il apparaît dans différents brevets déposés à son nom essentiellement à la fin du XIX° siècle. Entre 1884 et 1898 on en compte plus d'une dizaine en rapport direct avec la photographie.
Il est admis à la Société française de photographie lors de l'assemblée générale du 4 février 1887. Dans ce cadre il fera plusieurs interventions et démonstrations de matériel de son invention.  Dans un numéro du journal Le Matin (Paris) du 26/05/1892, un article relate la première ascension du ballon La Photographie française dans la nacelle duquel "ont pris place avec leurs appareils M. Attout-Tailfer, président de l'Exposition [internationale de photographie], et M. Marco Mendoza, constructeur, "commissaire délégué de l'Espagne et du Portugal" et membre du jury pour les sections étrangères.
Deux brevets sont également déposés au titre de la construction automobile. On le voit participer en mai 1897 au 1er Longchamp fleuri automobile à bord d'un Phaéton 1896 de 2 places.

En octobre 1900, on apprend par le Bulletin de la Société photographique que M. Vavasseur succède à  M. Marco Mendoza. D'après différents encarts publicitaires, la mention "L. Vavasseur, successeur de Marco Mendoza" apparaît dès 1898. Dans le journal Le Matin du 13 juillet 1915 on trouve encore mention de Vavasseur "Toutes fournitures photo" au 148 du Boulevard Saint-Germain, mais l'affaire semble avoir disparu avec la première guerre mondfiale. En 1901 on retrouve Marco Mendoza à Neuilly en tant que fabricant d'automobiles.

L'activité connue de Marco Mendoza dans le domaine photographique aura donc duré une quinzaine d'années, ce qui explique sans doute la rareté de ses appareils sur le marché de la collection.

Bibliographie: P. Fourneret, Marco Mendoza, l'homme au chapeau photographique, Les Fondamentaux n° 69-70, Club Niépce-Lumière, Printemps - Eté 2019.





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